Il fait particulièrement chaud aujourd'hui. Maître dit qu'il s'agit d'un temps idéal pour une balade dans le bois. Me voilà interpellée par ce que cela laisse supposer. Une sortie rien qu'à deux ? Une séance ? Cela fait longtemps que nous n'en avons pas eu de longues comme nous en avions l'habitude auparavant. Il me dit de me tenir prête pour 15h30. Aucune consigne. Je me douche rapidement pour me rafraichir et enfile un joli ensemble de lingerie qu'il m'a offert il y a peu et que je n'ai pas encore vraiment eu l'occasion de porter. Un sac de randonnée est en attente dans le hall d'entrée, je me demande ce qu'il contient et surtout si nous pourrons le sortir sans attiser la curiosité de la maisonnée.
J'attends Maître sur le trottoir et lui adresse un regard interrogateur. Allons-nous prendre la voiture pour nous éloigner de notre domicile ou allons-nous tout simplement prendre les chemins de balades habituels ? Nous n'irons finalement pas bien loin car c'est à pied que nous descendons la rue de notre village. Je demande à Maître si je peux lui poser une question importante. Alors qu'il acquiesce je lui demande en riant si son sac est lourd le faisant rire à son tour avant de reprendre plus sérieusement en Lui demandant si cette sortie a un rapport avec un des fantasmes dont Il m'avait parlé il y a quelques mois, question à laquelle il répond par la négative. Il me demande alors ce que je pense qu'Il va faire ? Des cordes, je ne vois que ça. Je ne sais pas de combien de temps nous disposons et cette pratique me paraît plutôt soft au regard du peu de possibilités de lieux à proximité immédiate qui s'offrent à nous. Après avoir légèrement dépassé la dernière maison du village se trouve un chemin en terre emprunté par quelques marcheurs, motos cross...qui relie deux routes communales à chaque extrémité. Un petit bois se trouve sur un des côtés du chemin. A part quelques mises à l'épreuve devant notre domicile ou promenades dans le village parée de cordes sous les vêtements, je crois que nous n’avons jamais eu de séances aussi près de chez nous. J'espère que Maître saura quoi faire si nous sommes surpris par des personnes de passage ou villageois.
Alors que nous sommes à peine engagés sur le chemin et que nous n'avons pas encore rejoint le petit bois Maître me demande de m'agenouiller. Notre rue est juste derrière. Le bruit incessant des voitures se fait entendre (l'autoroute passe juste à côté). Mes genoux se posent sur le sol terreux en inclinant la tête tandis que Maître me présente mon collier. Je ne le vois pas mais je le devine. Je le sens s'approcher de mon cou lentement. Le moment est presque solennel. Chargé de sens. La sangle se referme à l'arrière de ma nuque. Je sens à nouveau l'épaisseur du cuir, je ressens son poids, sa largeur. Bien que je porte un collier au quotidien, je prends conscience que celui-ci m'avait vraiment manqué. Une laisse est ensuite accrochée à l'anneau. Je me relève en observant la chaîne couleur acier et la main de celui qui la tient. Maître m'ôte mes sous-vêtements en relavant ma jupe et en tirant sur les bretelles de mon soutien-gorge qu'il fait glisser sur mes bras sans enlever mon haut (je suis un peu déçue d'avoir choisi une jolie parure qu'Il n'a finalement pas vu portée). Nous nous engageons sur le chemin. Je marche à sa suite pour lui laisser l'occasion de tirer sur la laisse, les mains dans le dos. Je remonte jusqu'à son visage qui, parfois, se tourne vers moi et m'adresse un grand sourire. Je ne lis point de dureté dans le regard mais un immense bonheur de se retrouver avec Son esclave.
La sueur coule déjà le long de mon dos ou de mes jambes, la chaleur est étouffante. Nous quittons le chemin pour entrer dans le bois à la recherche d'un lieu où nous poser. Les arbres sont très espacés et le terrain très aéré si bien qu'il est difficile de trouver un endroit où nous serions à l'abri du regard des éventuels passants qui emprunteraient le chemin. Je souris intérieurement en évitant quelques jeunes tiges d'orties au milieu des feuilles mortes tout en me demandant si une esclave est vraiment en droit de le faire mais, marcher dessus volontairement ne semble pas avoir de sens non plus. Après avoir traversé un épais tapis de végétation, nous arrivons près d'un grand arbre. Je me retourne et constate finalement que le chemin est toujours là. Le bois ne se prête décidément pas à l'intimité. Nous poursuivons donc notre avancée pour nous retrouver face à un second chemin qui coupe notre passage. J'en suis désolée. J'informe Maître que le gros arbre devant lequel nous étions passés pourrait faire l'affaire car plus nous avançons et moins nous sommes "cachés".
"Au contraire, ça me convient de plus en plus. A genoux.".
Il sort de son sac le bandeau de satin et le place fermement sur mes yeux. Je ferme les yeux dessous pour être certaine de ne rien voir. Je devrais désormais Le suivre à l'aveugle, sans repère, sur un terrain sur lequel j'ai déjà failli perdre l'équilibre en marchant sur une vieille branche sur le sol cachée dans les herbes. Maître me tire fermement par l'anneau de mon collier. J'essaie de me repérer. Au début c’est facile, j'imagine sans soucis l'endroit où nous nous trouvons depuis qu'il m'a mis le bandeau sur les yeux. Mais, à force de tourner dans un sens puis dans l'autre, je perds bien vite toute orientation. Je m'efforce de Le suivre du mieux que je peux. A chaque pas, les ronces écorchent ma peau. C’est sûr il le fait exprès ! Lui est en pantalon tandis que je porte une jupe courte. Le chemin est difficile, je m'accroche partout. Les ronces sont remplacées par les orties. Maître ne manque pas de me demander si j'aime ça. Puis ce sont à nouveau les ronces, et les orties. Mes jambes picotent.
Nous nous arrêtons. Il retire le reste de mes vêtements pour me laisser simplement en baskets. Maître me dit de ne pas bouger puis je l'entends s'éloigner. J'ai l'impression que quelque chose vient de me toucher (probablement la dragonne de la laisse mais il me faudra du temps pour le comprendre), j'écoute attentivement le craquement du feuillage pour tenter d'évaluer sa position. Le bruit de la route reprend le dessus, je ne sais plus où Il est, je ne suis pas rassurée mais je m'efforce de ne pas bouger. Je l'attends patiemment. Moi qui aie horreur des insectes... je suis servie, je les sens sur ma peau sans savoir de quoi il s'agit et sans pouvoir les retirer. Il revient peu après et notre balade reprend, je marche cette fois nue dans le petit bois clairsemé. Maître se saisit de mon poignet qu'il entoure avec une corde avant le relier à une branche puis il s'occupe du second en écartant au maximum mes bras tendus au-dessus de moi de chaque côté. Puis c'est au tour la cheville gauche qu'il place en appui contre l'arbre puis de la droite. La position est très inconfortable, complétement instable, j'ai un pied à moitié en appui sur une branche qui jonche le sol, l'autre relevé en appui sur le tronc d'un arbre. Tout mon corps est offert et outrageusement écarté.
Je prends soudain conscience qu'il pourrait me fouetter. Je me demande comment je n'y ai pas pensé avant mais il n'en fait rien. Le jouet est placé entre mes jambes, il vibre tout contre mon clitoris au bon vouloir de Maître. L'idée d'être ainsi exposée m'excite, le plaisir monte, rapidement, je jouis en tirant sur les cordes. Maître glisse les doigts sur ma chatte pour constater que j'ai pris beaucoup de plaisir. Puis il recommence en insérant ses doigts. C’est délicieusement bon. Je me dis parfois que je suis presque égoïste de ne les garder que pour moi tellement ils me rendent folle. Le vibro accompagne ses mouvements, des petits cris incontrôlables m’échappent. Mes jambes ploient sous le plaisir. Puis tout mon corps bascule en arrière, tirant fortement sur mes liens qui me préservent d'une chute tandis que je jouis encore plus fort.
Il se place devant moi et me demande si j'ai soif. J'ouvre la bouche sans rien voir. Un filet d'eau coule, j'essaie d'approcher mes lèvres du goulot mais l'eau est versée bien trop rapidement. L'eau froide vient ensuite abondamment mouiller mon corps chaud.
- Maintenant montre-moi comme tu simules bien. Je veux t'entendre.
Je ne suis plus du tout sollicitée. Il me faut quelques secondes pour m'exécuter mais je tâche de le faire avant qu'il ne me rappelle à l'ordre alors je commence à gémir, à simuler. Je fais semblant. Les gémissements se mélangent à des cris, à des souffles plus ou moins prononcés. Je tente de faire abstraction de ces saloperies de bestioles qui me picotent les cuisses ou les bras. M'entendre m'excite. Puis mes cris cessent pensant avoir répondu à sa demande.
- Je t'ai demandé de t'arrêter ? Reprends ! Plus fort ! Je vais regagner le chemin et je veux t'entendre suffisamment fort. Si je ne t'entends pas assez je ne reviendrai pas te rechercher.
Mes cris et gémissement reprennent. Plus fort. Avec la peur que quelqu'un ne les entendent. Je mets toute pudeur ou gêne de côté et je simule tel qu'il l'a demandé. Aussi fort que possible. Je crie, fort, jusqu'à ce que j'entende à nouveau ses pas se diriger vers moi.
Maître me détache mais me prévient qu'Il n'en a pas fini avec moi. Il me demande si j'ai encore soif, pour être à nouveau couverte d'eau je lui réponds non. La balade nue dans le bois reprend, toujours à aveugle. Les ronces m'écorchent à nouveau les jambes puis Maître s'arrête et me dit de Lui montrer à quel point j'aime les arbres et la nature. Je dois me coller contre un immense tronc d'arbre. Ma poitrine s'écrase sur l'écorce, une main effleure un tapis de mousse, je pose ensuite mon visage contre le bois en serrant et enlaçant contre moi l'immense tronc dont je n'arrive pas à faire le tour. Je ne sais pas ce qui m'attend. Je ne comprends pas le sens, dois-je me sentir humiliée de répondre à toutes Ses demandes ? Je tends les fesses en sa direction. Maître place à nouveau ses doigts en moi et me dit à quel point ils rentrent bien.
- Choisis un nombre entre 2 et 5.
- 3
- C’est bien.
Il semble satisfait de ma réponse et je me dis qu'ainsi il a vu que je n'avais pas choisi le minimum proposé. Il m’enfile alors 3 doigts avant de me poser à nouveau la question.
- Un nombre entre 2 et 5 ?
- 2
Il en retire donc un en me demandant si je sens la différence. Ses doigts bougent en moi. Puis la même question est à nouveau posée à laquelle je réponds par un 3.
- 3 ça n'est pas possible, tu l'as déjà utilisé.
Merde. 4 ! Il me dilate davantage avant de poser une ultime fois la question à laquelle il n'y a finalement plus qu'une réponse possible. Je n'ai finalement jamais eu de véritable choix. Tous Ses doigts prennent alors possession de moi. Maître me dit combien j'aime la nature et combien j'aime ça, je dois le dire à voix haute. Maître me dit que ça glisse extrêmement bien, je l'entends ajouter du lubrifiant.
- Quelle bonne chienne, j'ai ma main enfoncée jusqu'au poignet.
Je sens sa main prendre pleinement possession de moi, étirer mes chairs. C’est douloureux, et pourtant j'aime m'offrir pleinement à Lui. Son autre main caresse mon clitoris puis le vibro vient la remplacer. Les vibrations atténuent la douleur. Cette douleur qui d'une certaine manière me plait. Oui, je pourrais jouir de la ressentir. Jouir parce que j'ai mal. Jouir de douleur... et de plaisir à la fois. Au fond j'aime avoir mal, je le sais. J'aime jouir ainsi. Une nouvelle fois je suis emportée par une nouvelle vague de plaisir, plus intense encore que les précédentes. Je me sens shootée, ailleurs. Maître me retourne et me place face à Lui. Je bascule la tête contre la mousse sur le tronc qui me parait incroyablement confortable. Maître me demande de relever le bandeau, ça fait désormais longtemps que je le porte. Je plonge mon regard dans le sien sans vraiment bien le distinguer. Je suis pleine d'émotions. Mes yeux doivent être larmoyants et je ris en même temps. Je suis heureuse. Pleine de bonheur.
Après un moment j'essaie de distinguer où nous sommes. Des arbres, de la verdure, Maître me demande de le suivre. Toujours nue mais sans le bandeau. C'était finalement plus facile avec. Il s'arrête à nouveau, me demande de me mettre à genoux sur les feuilles mortes, brindilles et petits cailloux qui rentrent dans la peau et défait sa ceinture pour que je puisse m'occuper de Lui. La bouteille d'eau se repend sur moi. Puis Il me baise avant que je m'occupe à nouveau de Lui avec ma bouche. Et inversement jusqu'à ce que je le caresse à genoux pour être marquée par sa semence.
Après un petit nettoyage, Il me tend mes vêtements, nous voilà prêts à rentrer.
Il me tend à nouveau le vibro et je lui dis que ça ne serait pas raisonnable.
- Ça n’est pas une question. Prends-le.
Alors toute seule cette fois je me fais jouir une énième fois en relevant ma jupe et en le glissant sous mes sous-vêtements avant que Maître ne baise à nouveau mon intimité endolori.
- Où sommes-nous ?
- Près du chemin.
En effet, il est là presque face à nous, il ne nous faut que quelques pas pour le regagner. Je prends alors conscience que je n'étais absolument pas à l'abri des regards.
Lors de cette séance j'ai tout oublié. Ne penser à rien est quelque chose d’extrêmement difficile pour moi et il me faut partir loin pour y arriver. Cela fait partie des choses que j'aime tant dans nos séances, laisser l'intensité prendre le dessus.
Je Lui ai fait totalement confiance, je me suis abandonnée à Lui, j'ai lâché prise jusqu'à ne plus soucier de l'endroit où nous nous trouvions. J'étais euphorique, ivre de plaisir, pleine de Nous. Heureuse. Passionnée Je me suis sentie à Lui comme cela fait longtemps que ça ne m'était plus arrivé et c’est si bon !
Bonsoir Anaëlle ,
RépondreSupprimerAlors ça y est les vacances ont enfin fini !
Une bonne entrée en matière , cela présage de nouveaux articles fort en émotions .
Comme toujours , vous avez eu une séance à trois ( bandeau de soie ) , oui , pour moi , il fait entièrement partie de votre famille .
Ha !!!! les vilaines petites bêtes , toutes aussi désagréables les unes que les autres .
Moi , ce qui m'aurais dérangé ce n'est pas tellement le fais d'être vu ou surpris mais plus le fait d'être ainsi aperçu par une connaissance , par une voisine par exemple . Je considère plus ce bandeau comme un confort que le Maître vous octrois , il vous permets ainsi , pour reprendre vos mots , de faire le vide justement , de ne penser à rien , juste à la voix de celui-ci .
Faire le vide , ne penser à rien ! Ca n'est pas toujours simple effectivement , mais les bois en général si prêtent bien . Marcher , seul dans les bois , faire le vide en nous et ne penser qu' aux bruits qui nous entourent . Si un jour vous en avez le temps , faites en l'essaye et vous verrez . Ou juste , ce concentrer sur une branche , un arbre ou n'importe quelle autres chose qui vous entoures . La décrire , en faire le contour , ne penser qu'à elle , la connaître à la perfection comme si cette branche fait intégralement partie de nous . Je vous conseilles ces petits exercices , vous verrez à la longue cela fait un bien fou .
A présent sur ces belles paroles , je m'en vais vous laisser
Bien à vous ,
Pierre ,
Bonjour Pierre,
SupprimerAh ce bandeau... Suite à vos remarques précédentes j'ai pensé à vous lors de la rédaction de cet article et j'ai même failli vous adresser un petit clin d'oeil dans cet article en le citant. Il a en effet toute sa place au sein de notre relation et j'aurais bien du mal à m'en passer. Si Maître me le met pour Son plaisir et pour me faire ressentir les choses intensément (puisque avec les yeux bandés on ne peut rien anticiper, la peur, l'appréhension... sont donc décuplés), c’est aussi un cadeau qu'il me fait lorsqu'Il voit que j'ai du mal à me plonger dans la séance, quand je suis perturbée par ce qui nous entoure, quand j'ai tout simplement besoin de retrouver ma bulle pour vivre le moment présent.
Je suis une femme qui réfléchis tout le temps à tout et rare sont les moments où j'arrive à décrocher pour vivre l'instant présent pleinement. Prendre du temps pour moi, à ne rien faire est très difficile même si je suis convaincue du bien-être que cela peut apporter. Les "exercices" (se concentrer sur une branche...) me fait un peu penser d'une certaine manière à la méditation dans laquelle je m'étais lancée quelques temps il y a un petit moment. Une fois encore, je suis réellement convaincue de ses bienfaits et je serai éternellement reconnaissante envers celle qui m'a ouvert cette voie mais ça n’est, pour moi, pas facile à faire et pas facile de m'y remettre après avoir décroché mais il faudra en effet que je réessaye.
Bonne journée,
Anaëlle
Quelle excellente lecture! J'espère un jour vivre une expérience aussi intense. La balade en nature, l'exhibition risquée et puis ce poing enfoncé...
RépondreSupprimerCela a dû être intense!
Merci du partage!
Ambre
Bonjour Ambre,
SupprimerJe te remercie et te retourne le compliments puisque j'ai pris beaucoup de plaisir à lire tes derniers articles sur le trajet de nos vacances.
Cette reprise a en effet généré des émotions très diverses et très fortes dont je garde un très beau souvenir.
Au plaisir de te lire,
Anaëlle