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Femme - esclave, suis-je trop dépendante ?



Cette question me turlupine ce matin.

Hier soir en le retrouvant, j'étais particulièrement de bonne humeur, j'avais envie de le serrer fort dans mes bras, de rire, de taquiner, un de ces moments où tout semble léger, où la vie semble plus belle, je me sentais bien, réellement bien. Je me suis agenouillée comme chaque soir à ses pieds avant qu'il m'autorise à aller au lit, à ma place, le sourire aux lèvre avec les yeux qui pétillent de bonheur.

Ce matin au réveil, j'étais bien contre lui. Nous sommes vendredi, le week-end approche. Maître essaie en théorie de travailler une journée par semaine de la maison pour soulager ses nombreux déplacements. Ça n'arrive pas chaque semaine mais je m'accroche à la théorie selon laquelle il sera à la maison aujourd'hui. La semaine a été difficile pour lui, je ne peux qu'être en joie à l'idée de le savoir près de moi, même s'il doit travailler, même si nous ne nous croiserons que peu. J'ai tâté le terrain hier lui rappelant sur un ton amusé qu'il n'avait pas encore travaillé à la maison, il ne m'a pas reprise me laissant ainsi croire qu'il serait effectivement là le lendemain. Comme pour m'en assurer je lui ai fait quelques remarques avant même que nous soyons levés ce matin en lui disant que je prenais goût à ces week-end de trois jours (les précédents étant dus aux jours fériés, il ne s'agit ici pas d'un jour de repos mais d'une journée où sentir sa présence me suffit et où nous nous voyons davantage), j'attendais sa réponse pour être sûre de ne pas me tromper et il m'a répondu que lui aussi y prenait goût. Je retrouvais cette légèreté lui faisant une petite remarque sur la façon dont je pourrais le servir au cours de la journée pendant qu'il travaillerait.

Le temps file vite le matin alors je suis allée me doucher, choisissant des sous-vêtements qui lui seraient agréables, prenant soin d'avoir les jambes douces pour lui. Il était, comme à son habitude, bien habillé ce matin, si bien que je me demandais s'il avait enfilé un pantalon de ville pour aller travailler, encore une fois je fus satisfaite de voir qu'il ne s’agissait que d'un jean. Puis 10 minutes avant de partir il m'annonce qu'il ne peut pas être là aujourd'hui, qu'il n'a pas le choix...

Désillusion ! Émotions envahissantes, larmes qui menacent. Mon sourire s'est instantanément effacé.
En soi ça n’est pas bien grave, ça fait de nombreuses années que je suis habituée à vivre sans lui toute la journée, à le voir partir le matin et rentrer le soir sans jamais savoir à quelle heure il va rentrer. Une journée supplémentaire ne changera rien à ma vie, j'ai de toute façon de nombreuses occupations. Je suis habituée, cette solitude ne me pèse pas, j'ai mes habitudes, je me sens bien aussi ainsi.

Cependant le fait de l'apprendre à la dernière minute m'a attristée, déçue et presque mise en colère.
Je suis toujours celle qui attend, celle qui ne sait pas, ça a toujours été comme ça, bien avant même que nous entamions une relation M/e.
Ma place d'esclave devrait probablement me pousser à accepter les choses telles qu'elles sont, telles qu'Il le décide. Oui mais derrière l'esclave il y a la femme avec ses émotions vives et en dents de scie. Là où il ne s'agirait que d'une anecdote dont au final tout le monde se fiche, ma sensibilité fait que je n'ai pu m'empêcher d'être profondément triste pourtant cette journée ressemblera simplement à celle d'hier où j'étais particulièrement joyeuse.
Je sais que j'ai réagi trop rapidement, trop fort, trop insensément, à la manière de tout ce que nous vivons et partageons, le bon comme le moins bon. Parfois c'est plaisant car chaque chose qu'il me fait vivre est vécue à fond, ça n’est jamais banal, ça a toujours un sens, notre amour a une valeur inestimable, il est profond, sincère, unique, parfois c’est bien moins plaisant comme dans ces moments là où je semble donner trop d'importance à une chose insignifiante. Je me sens si dépendante de lui comme si ma vie n'avait de sens que lorsqu'il est là (même si pour autant nous ne sommes pas constamment accrochés l'un à l'autre).

J'ai toujours au du mal à comprendre pourquoi je réagissais ainsi, plus fort, trop fort, pas comme tout le monde jusqu'à ce que je comprenne que cela était dû à une très probable hypersensibilité. Un mot posé là comme un constat qui ne fait rien avancer mais qui permet au moins de comprendre ces réactions hors normes. Je suis ainsi, peut être pas depuis toujours mais depuis fort longtemps. Et peut-être que ça lui permet, à lui aussi, de mieux me comprendre et de prendre le recul nécessaire pour faire face à ce trop plein d'émotion.

Dois-je essayer de changer ? Ça me permettrait de vivre mieux peut-être sans ces émotions fluctuantes, sans prendre tout trop à cœur, sans me soucier autant de tous ceux qui m'entourent, ça m'éviterait bon nombre d'attentes, de déceptions, de souffrances inutiles, d'incompréhensions (de manière générale et je ne parle pas seulement de lui).

Il m’est pourtant difficile de m'y résoudre, du moins en ce qui N/nous concerne. N'aurait-on pas perdu quelque chose si cela ne me faisait ni chaud ni froid qu'il soit avec moi ou non, n'est-ce pas une manière de lui montrer combien il compte dans ma vie, combien j'ai besoin de lui, combien il m'est essentiel ?

Je me demande néanmoins si je ne suis pas trop dans l'attente, dans une dépendance excessive, peut-être lourde à gérer. Est-il normal de vivre à ce point à travers l'autre, de ressentir l'obligation de tout lui dire, de lui expliquer ma journée en détail même les choses sans importance, de lui énoncer chacun de mes déplacements même pour aller faire des courses ou échanges, d'avoir besoin de son avis et soutien pour avancer ?

Alors que je cherchais une image pour illustrer cet article après l'avoir écrit, je suis tombée par hasard sur un article traitant de la dépendance qui concerne 0.5 % de la population (bien qu'il soit noté que beaucoup plus de personnes peuvent avoir une tendance à la dépendance) dans lequel était entre autre décrit le besoin de l'autre, de son avis, de son soutien, de ses décisions... vécues alors de manière négative jusqu'à amener parfois la personne dépendante au bout du rouleau.

Je ne me suis pas reconnue dans tous les points évoqués mais cela m'amène à une autre question : est-ce qu’inconsciemment au-delà du plaisir de lui appartenir, de l'intensité, de cette envie/besoin de vibrer, d'avoir enfin l'impression de profiter et de vivre, cette dépendance ne joue de fait pas un rôle dans cette place que j'ai choisie et dans laquelle je me sens si bien ?

C'est possible, mais dans mon cas, le contrôle, la gestion par l'autre n’est pas subie mais aimée.

 Le BDSM, notre relation m'a permis de me faire évoluer, m'a donnée davantage confiance dans certains domaines mais aussi en moi. J'ai toujours cru que le Maître n’agissait pas uniquement pour lui mais aussi dans le but de sublimer sa soumise, de la faire grandir en l'amenant à un épanouissement également personnel. L'intérêt est peut-être de continuer à faire éclore cette esclave tarabiscotée pour l'amener à garder les bons côtés de la dépendance et de l'hypersensibilité tout en gommant les points engendrant des souffrances.


Commentaires

  1. Bonjour Anaëlle,
    Merci pour ton article qui me touche beaucoup .

    Chloé

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  2. Bonjour Anaëlle ,

    C'est incroyable à quel point je me retrouve dans votre article . Pour ma pare , j'ai toujours été hypersensible , mais c'est ce qui fais de moi ce que je suis , et pour tout l'or du monde je ne souhaite pas être quelqu'un d'autre .
    Après la mort de Sabrina , j'ai essayé de me blinder pour ne plus rien ressentir , et aujourd'hui , je suis ravi de voir qu'à ce sujet , j'ai échoué .

    Maintenant je vais simplement vous dire ce que je pense , je ne sais pas si c'est ainsi ou non que cela doit être , mais c'est ainsi que je le ressent . Pour moi , il est tout à fait normal d'avoir besoin de tout dire à l'autre , même des choses qui paressent anodines , car , je ne peu envisager une relation bdsm sans une parfaite transparence vis à vis de l'autre surtout quand on le vie en 24/7 . Et si je parle de l'attachement que l'on a pour l'autre , de l'Amour que l'on lui voue , il est totalement normal d'en être dépendant , moi j'apparente cela à une drogue affective , plus je la sentais proche de moi et plus j'avais besoin d'elle et ainsi de suite .

    Alors oui , par moment , sans savoir vraiment pourquoi , je me sentais mal , comme abandonné . Mais cette douleur que je ressentais , c'était simplement un manque , le manque d'Elle justement . Et cela porte un nom , ça s'appel l'Amour .

    En tous les cas c'est ainsi que je le ressent , mais cela n'est peut être pas la vérité !

    Je vous souhaite à vous deux une agréable semaine ,


    Pierre ,

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    1. Bonjour Pierre,

      Merci beaucoup pour votre commentaire qui me fait réfléchir. Vous avez sans doute raison, peut-être que je me pose une fois de plus trop de questions, peut-être que je devrais voir les choses de façon plus positives plutôt que de retenir ce qui me fait mal.
      Ca n’est pas comme s'Il ne me connaissait pas, après plus de vingt ans de vie commune, Il sait à quel point je dépends de Lui, une drogue affective comme vous le dites, ma façon singulière de l'aimer et d'être moi.

      Je vous souhaite un très bon week-end,
      Anaëlle

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  3. Un magnifique article ma belle, plein de doutes, mais aussi de questionnements et de réflexions très intéressantes.

    Je n'ai pas de réponse toute faite à ta question principale sur la dépendance, mais l'important est la manière dont tu vis les choses la majorité du temps. Si ce que tu ressens pour ton Maître te remplit de bonheur, si tu vis pleinement ce que tu ressens, même les choses moins agréables, alors ces moments d'émotions négatives intenses en valent la peine, tu ne crois pas ? En tous cas c'est comme ça que j'essaie de voir les choses de mon côté quand je me laisse envahir par mes émotions, mes doutes, mes déceptions. Pas facile, mais je reste persuadée que vivre intensément vaut bien mieux que se blinder et ne rien ressentir. Et ça vaut ce que ça vaut, j'aurais réagi comme toi en ce fameux vendredi ;-)

    Je t'embrasse très fort ma belle, mes respectueuses salutations à Maître Phénix.

    Tendrement,

    élerinna, kajira d'Elendil

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    Réponses
    1. Coucou ma belle,

      Merci pour tes mots. Tout comme ceux de Pierre ils me font réfléchir et me laissent entrevoir les choses différemment même si les doutes ne peuvent s'effacer aussi rapidement.
      Tu as très certainement raison, je préfère en effet vivre les choses pleinement que de ne rien ressentir, je préfère sentir couler mes larmes sur mes joues lors de son départ que de le regarder partir sans émotion, j'aime vivre pleinement cette façon particulière que j'ai de l'aimer.
      J'aime autant que déteste ce plaisir à être sur un nuage ou à sombrer dans les abimes de la tristesse.
      Je n'avais imaginé ma dépendance que vis à vis de lui lorsque j'ai commencé cet article, cependant sa signification, les attitudes qui en découlent de façon plus large touchent ma corde sensible et me renvoie en pleine face des situations qui me paraissent difficiles.
      Des points sur lesquels il me poussera ou m’aidera peut-être à évoluer tout en gardant cette dépendance qui me permet de vivre notre lien en étant tous deux heureux et qui nous rend en quelque sorte complémentaires.

      Je t'embrasse très fort ma belle et présente mes sincères respects à Maître Elendil,

      Avec toute mon affection,
      Anaëlle

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  4. Coucou ma belle !

    Je commente rarement même si je te lis avec toujours autant de plaisir. Merci pour ton article si pertinent et si parlant.
    A mon sens, l'hypersensibilité est un don et je confirme : ne change rien, tu es sublime telle que tu es. Nous sommes d'accord, la sensibilité provoque des douleurs émotionnelles plus fréquentes et/ou plus intenses. Mais en contre partie, elle offre une vie tellement plus riche, plus intense, plus vraie...

    Je vous souhaite à tous les deux une très très belle journée,
    Prenez soin de vous,
    Je vous embrasse,
    Amazone

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    1. Coucou ma belle,

      C'est toujours un grand plaisir de te lire, merci ! La vision que tu as de moi m'a beaucoup touchée, elle me réchauffe le cœur même s'il m’est toujours difficile d'accepter un tel compliment qui me parait trop beau.
      Je crois que je vais devoir encore cheminer un moment avant de mesurer la chance de vivre ces émotions particulières. Je ne changerai pour rien au monde celles dont tu parles qui font si positivement vibrer et me permette de vivre notre relation si intensément, pour le reste tout cela me renvoie une image négative qui transformerait vite le don en fardeau.

      Je vous souhaite une belle journée,

      Je vous embrasse,
      Anaëlle

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  5. Chère Anaëlle,

    Ça faisait longtemps que je voulais commenter cet article. Comme pour vous, la période est chargée.

    Cet article aborde de nombreux aspects que je connais que trop bien aussi. J'ai déjà beaucoup réfléchi cette question "Serais-je dans une forme de dépendance affective?". Je dois avouer que ces questions suscitent de nombreuses angoisses chez moi. Une lecture a permis de m'aiguiller un peu dans cette réflexion, l'ouvrage de Manon Garcia "On ne naît pas soumise, on le devient". Bien que l'approche soit surtout philosophique, ça permet de nouveaux éclairages.

    Cette phrase que vous avez écrite : "Je suis toujours celle qui attend, celle qui ne sait pas". J'aurais pu l'écrire. Cette situation est vraie depuis le début pour moi aussi et l'est encore aujourd'hui. Et parfois, je dois l'avouer je me lasse : le manque de temps, de communication, d'échanges, de contacts, de transparence... me frustrent. Cette dépendance m'épuise parfois. C'est par pic, par période. Ça dépend de différents facteurs. Malgré l'année écoulée, c'est toujours un sentiment bel et bien présent. Notre relation connait des conditions et des circonstances contre lesquelles nous ne pouvons lutter. Mais parfois, je me demande si ce poids n'est pas trop lourd. Si je ne suis pas de trop pour Lui. Il a déjà tellement. Et moi je n'en ai pas assez. C'est dur par moment. Souvent je relativise... Et c'est en quoi votre article me parle particulièrement. Ça m'effraie qu'un jour j'arrive à un point de non-retour.

    En effet, comme vous le dites ici "N'aurait-on pas perdu quelque chose si cela ne me faisait ni chaud ni froid?". C'est exactement ce que je me dis. Et si ma lassitude, mon agacement, ma frustration disparaissaient, quel signal cela enverrait-il? Du désintérêt, une perte de passion, une baisse d'envie? Je crois que ces sentiments négatifs sont proportionnels à la force des sentiments et de l'Amour qu'il y a entre nous.

    Comme vous, je me suis demandée si "je ne suis pas trop dans l'attente, dans une dépendance excessive, peut-être lourde à gérer". Est-ce de trop pour lui? Est-ce que ça compte pour lui ? Cela a-t-il une quelconque valeur? Ces questions, je me les pose régulièrement, sans doute de trop.

    Quant à l'hypersensibilité, je ne crois pas en faire partie. Ou tout du moins, je ne désire pas en prendre l'étiquette. Mon Maître m'a toujours dit d'utiliser mes propres armes. Il cherche à me faire grandir et à faire en sorte que je fasse bon usage de mes capacités, dont l'une d'elles est cette capacité à ressentir les choses. Alors oui parfois, on ressent des émotions positives ou négatives extrêmement intenses, qui nous font pleurer, nous font rire ou nous rendent apathiques. Mais ça nous rend plus humaines aussi dans un sens. Je ne désire pas être quelqu'un de froid, distant, incapable d'exprimer ses émotions ou d'en ressentir. Ce ne serait pas moi. Ma force à moi, c'est le contraire. C'est de les vivre plus intensément. C'est aussi d'en être consciente pour pouvoir se protéger et se blinder, mais surtout apprendre à les gérer pour que ces émotions nous servent plutôt qu'elles nous desservent.

    Et, aujourd'hui, tout cela vaut largement la peine d'être vécu. Mais j'ai toujours cette impression, qu'il y a un compte à rebours de notre relation. J'angoisse que nous ne vivions pas tout ce que nous devons et désirons vivre. J'ai peur que nous ne profitions pas assez de ce que nous avons. C'est sans doute là une des sources de cette dépendance. La peur de le perdre, que tout s'arrête et prenne fin. Alors, je cours, je cogite, j'explorer, je crée contre ce sablier invisible. Tellement encore de choses à vivre et à découvrir... si intensément.

    Merci pour cet article.

    A bientôt, ici ou ailleurs.

    Ambre.

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    Réponses
    1. Bonjour Ambre,

      Je suis une nouvelle fois ravie de vous lire et je vous remercie pour ce partage et ces questions que vous vous posez au travers de votre expérience mais qui me permettent également de m'interroger et d'apporter à certaines des réponses qui me permettent d'avancer.

      Comme pour vous, cette phase de ma personnalité ne me gêne pas au quotidien mais uniquement par moment. Ces moments reviennent de manière totalement aléatoire mais toujours fortement, des "coups de calgon" comme mon Maître les appellent où je me sens mal, incomprise, différente... mêlés à tout un tas de sentiments et jugements négatifs que je m'auto-inflige (le manque d'estime de soi se faisant plus présent dans ces périodes n'aide pas) mais qui fort heureusement disparaissent assez rapidement pour me permettre de retrouver une vie dans laquelle je me sens bien.

      Après en avoir discuté avec mon Maître j'ai compris qu'il aimait (et recherchait peut-être aussi) cette dépendance que je lui témoigne. Il ne la vit pas comme un poids mais comme ma manière de l'aimer et c'est également ainsi qu'il m'aime. Je crois que d'une certaine façon il en a besoin même si bien sûr il préfère me voir avec le sourire qu'avec les larmes sur les joues quand ce trop plein d'émotion me tire bers le bas.

      A la lecture des commentaires postés ici, j'ai compris que cette dépendance, même si elle n'est pas toujours facile à vivre, n'est pas "que" négative (car si elle engendre des larmes et un mal être c'est qu'elle l'est aussi). De toute évidence notre relation se verrait bouleversée si elle n'existait plus et pas forcément dans le bon sens. J'ai besoin de ressentir toutes ces choses fortes à son égard, j'ai besoin de cette proximité, de faire les choses pour lui, de vivre au travers de lui, qu'il m'accompagne. L'indépendance chez moi se manifeste par un "éloignement", la possibilité de faire tout un tas de choses sans lui que j'associe à de la distance et qui me pèse encore davantage. Alors bien évidement on peut aimer sans vivre cette hyper dépendance mais je sais que me concernant nous aurions perdu quelque chose, cette petite flamme qui fait de Lui le centre de ma vie (bien évidement en tant que maman, mon enfant m’est tout aussi essentiel mais cela se joue sur un autre plan).

      Bien évidement il faut qu'en face Il y soit réceptif, qu'il en mesure la valeur sans que jamais ça devienne quelque chose de pesant.

      Je partage totalement ces mots " J'angoisse que nous ne vivions pas tout ce que nous devons et désirons vivre. J'ai peur que nous ne profitions pas assez de ce que nous avons". Je ne saurais dire quand ce sablier invisible est apparu, probablement au début de notre relation bdsm lorsque je me suis sentie si vivante, il ne s'agit pas "d'un compte à rebours" à notre relation, mais du sablier de la vie, de tous ces instants où nous devrions profiter mais où nous sommes happés par autre chose (le travail, la fatigue, les habitudes...). J'ai l'impression que nous avons déjà perdu bien trop de temps, je veux profiter, découvrir, explorer, vivre maintenant et me retourner sur le chemin de notre vie avec le moins de regrets possibles.

      Belle journée à vous,

      Anaëlle

      Supprimer
  6. Merci pour votre réponse. C'est toujours un plaisir de vous lire aussi et de pouvoir partager nos réflexions. J'ai lu votre commentaire, il y a quelques temps et je l'ai laissé mûrir en moi. C'est ce passage qui m'a particulièrement fait réfléchir :

    "Après en avoir discuté avec mon Maître j'ai compris qu'il aimait (et recherchait peut-être aussi) cette dépendance que je lui témoigne. Il ne la vit pas comme un poids mais comme ma manière de l'aimer et c'est également ainsi qu'il m'aime. Je crois que d'une certaine façon il en a besoin même si bien sûr il préfère me voir avec le sourire qu'avec les larmes sur les joues quand ce trop plein d'émotion me tire bers le bas."

    C'est un point de vue intéressant et à l'occasion j'en parlerai avec mon Maître, car je suis curieuse de connaitre son avis sur la question. Je demande en effet si ce n'est pas un poids pour lui, quelque chose de trop pesant dont il n'oserait pas me parler de peur de me blesser. Cette question de dépendance affective m'intrigue beaucoup. Nous en avions déjà parlé avec Lui et Il me disait que lorsqu'il y a de l'Amour, il y a toujours une forme de dépendance, de besoins. J'imagine que ma réflexion continuera...

    Merci encore. A bientôt ici ou ailleurs.

    Belle soirée,

    Ambre

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